Auteur : jan

  • Arriérés de loyer : comment mettre en place un plan de paiement échelonné ?

    Si un locataire a des arriérés de loyer, le propriétaire et ce dernier peuvent convenir d’un plan d’apurement. Comment rédiger ce genre de plan et quelles sont les mentions qu’il est préférable d’y faire figurer ?

    Si le locataire a accumulé des arriérés de loyer, il s’agit évidemment de le réduire, éventuellement grâce à un plan d’apurement.  L’autre solution consiste, pour le bailleur, à saisir le tribunal pour obtenir une condamnation à payer les arriérés et éventuellement la résiliation du bail.  Mais même si vous êtes propriétaire, il peut être utile de convenir d’un plan de remboursement avec un locataire qui a des arriérés. C’est notamment le cas si c’est un bon locataire qui a des problèmes financiers temporaires et que vous souhaitez voir continuer à résider dans votre bien.  En outre, si vous vous adressez directement au tribunal, il est possible que le juge de paix permette également à votre locataire d’apurer l’arriéré de loyer.

    Mode d’emploi

    Si un accord est établi entre le propriétaire et le locataire concernant le plan d’apurement, il est conseillé de le mettre par écrit. Rédigez-le en deux exemplaires originaux que vous et l’autre partie signerez pour accord, et conservez chacun un exemplaire original. Veillez également à ce que, s’il y a plusieurs locataires et/ou propriétaires, chacun d’entre eux signe le plan de remboursement pour accord. Si vous vous contentez d’un accord verbal et qu’une discussion survient ultérieurement, vous risquez de ne pas pouvoir prouver ce qui a été convenu.

    Que mentionner ?

    Dans le plan d’apurement, précisez d’abord les parties et identifiez le locataire. Cela vous évitera toute discussion ultérieure sur le montant restant à payer.  En outre, indiquez les frais supplémentaires que le locataire devra éventuellement payer (par exemple, les intérêts sur le solde restant dû) et le nombre de versements qu’il devra effectuer pour vous rembourser.  Vous pouvez également indiquer les montants exacts des versements à effectuer ainsi que les dates exactes auxquelles les versements doivent être effectués au plus tard. A ce sujet, sachez que les montants des différentes échéances ne doivent pas nécessairement être identiques. Par exemple, vous pouvez convenir que le locataire effectue d’emblée un paiement substantiel et qu’il continuera à rembourser des mensualités réduites.

    En tant que propriétaire, vous avez évidemment intérêt à ce que la période de remboursement soit la plus courte possible. Dans la mesure du possible, veillez à ce que le plan de remboursement ne dépasse pas 12 mois. Par ailleurs, indiquez également dans le plan, que les versements pour rembourser l’arriéré doivent s’ajouter au loyer actuel afin d’éviter la constitution d’arriérés supplémentaires.

    Vous pouvez également convenir avec le locataire d’un taux d’intérêt sur les arriérés à payer.  N’exagérez pas. Sachez qu’actuellement, un taux d’intérêt de 10 à 12 % sur une base annuelle est le maximum acceptable.

    Une clause à ne pas oublier !

    En tant que propriétaire, il est également préférable d’inclure une clause stipulant que, dès qu’une échéance convenue n’est pas payée à temps, le solde des sommes dues est immédiatement exigible dans son intégralité. Cela permet d’exiger la totalité des sommes dues si le locataire ne respecte pas les accords. Si le juge impose un plan de paiement échelonné, demandez à ce que cette clause soit incluse dans le jugement.

    Et si le locataire ne respecte pas l’accord ?

    Si le plan d’apurement n’est pas respecté, le propriétaire peut s’adresser au juge de paix pour récupérer les arriérés de loyer et éventuellement demander la résiliation du bail. La plupart des juges de paix ont peu de sympathie pour un locataire qui n’a pas respecté des accords de remboursement et cèderont plus facilement à la demande du propriétaire.

     

    Jan Roodhooft, avocat (www.advocatenroodhooft.be)

  • Que faire de la borne de recharge de votre employeur à la fin de votre contrat de travail ?

    Votre employeur vous fournit une voiture électrique ainsi qu’une borne de recharge à votre domicile. Quid de celle-ci lorsque votre contrat de travail prendra fin ? Pouvez-vous la conserver ?

    charging station
    Evnex

    Borne de recharge louée…

    Si votre employeur met une borne de recharge à votre domicile, sachez qu’il peut le faire par le biais d’un leasing. Avec cette dernière formule, votre employeur paie les redevances à la société de leasing. Si votre contrat de travail prend fin (que ce soit pour cause de pension, démission ou licenciement), vous pouvez soit reprendre le bail, soit la racheter. Dans ce dernier cas, vous pouvez conserver la station de recharge. Si vous ne souhaitez pas payer, l’entreprise enlèvera probablement la borne et réglera le problème avec votre employeur.

    …ou payée ?

    Il est également possible que votre employeur ait payé lui-même la borne de recharge.  Dans ce cas, elle lui appartient.  Si votre contrat de travail prend fin, votre employeur peut vous la réclamer.  Ici aussi, si vous le souhaitez, vous pouvez toujours essayer de trouver un arrangement avec votre employeur pour lui racheter la borne afin qu’elle reste en place. Généralement, cela se fait pour un coût assez limité. En effet, la récupération de la borne (démontage, réinstallation…) entraîne des frais pour votre employeur ! Il est également possible que la politique « flotte » de de votre entreprise prévoie un montant de rachat.

     

    Jan Roodhooft, avocat (www.advocatenroodhooft.be)

  • Les propriétaires d’un appartement doivent-ils souscrire à une assurance en plus de la police globale ?

    Si vous êtes propriétaire d’un appartement, il se peut que l’immeuble soit couvert par une police d’assurance globale. Outre cette dernière, devez-vous souscrire à une assurance personnelle ou la police globale est-elle suffisante ?

    Anthony Esau

    Un immeuble d’habitation est généralement assuré contre les incendies et autres risques par le biais de ce que l’on appelle une police d’assurance globale. Cette assurance couvre les différentes propriétés de l’immeuble ainsi que les parties communes.  La police globale est probablement souscrite par le syndic ou l’association des copropriétaires.

    Une assurance supplémentaire ?

    En cas de sinistre dans votre appartement, vous pouvez faire appel à cette police globale. Cette assurance couvre également votre responsabilité en tant que copropriétaire pour les dommages causés à des tiers. En règle générale, il n’est donc pas nécessaire de souscrire à une assurance incendie supplémentaire pour votre appartement.

    Il en va autrement si votre appartement est plus luxueux que les autres.  Dans ce cas, votre appartement peut dépasser la valeur moyenne des autres appartements de l’immeuble et vous risquez d’être sous-assuré en cas de sinistre.  Dans ce cas, vérifiez dans la police globale si vous avez besoin d’une assurance supplémentaire ou si ce contrat prévoit une couverture suffisante pour ces éléments également.

    Contenu

    Le contenu de votre maison n’est généralement pas assuré par la police d’assurance globale.  Il est donc préférable de souscrire votre propre assurance.

     

    Jan Roodhooft, avocat (www.advocatenroodhooft.be)

  • Avant d’acheter un appartement, n’oubliez pas de vérifier ceci !

    Lorsque vous achetez un appartement, il arrive que l’assemblée générale des copropriétaires ait déjà décidé de faire réaliser certains travaux.  En tant qu’acheteur, devez-vous contribuer à ces travaux ? Comment savoir ce qui est prévu ?

    buy apartment
    En principe, en tant qu’acheteur d’un appartement, vous devez participer au financement des travaux que l’assemblée générale a déjà décidés avant que vous ne deveniez propriétaire, mais qui ne seront exécutés (ou payés) qu’après la signature de l’acte d’achat.  Il en va de même pour les travaux urgents dont le paiement n’a été demandé par le syndic qu’après la signature de l’acte d’achat.

    Des suppléments non prévus ?

    Parfois, en tant qu’acheteur, vous devez payer les charges extraordinaires et les appels de fonds décidés par l’assemblée générale des copropriétaires, si ceux-ci ont eu lieu entre la conclusion du compromis de vente et la signature de l’acte notarié. Une condition toutefois : il faut que vous, en tant que nouveau propriétaire, disposiez d’une procuration pour participer à l’assemblée générale. Vous devrez alors payer ces frais même si leur règlement intervient avant la signature de l’acte notarié.

    Comment savoir ?

    Si vous êtes intéressé par l’achat d’un appartement, demandez les procès-verbaux des assemblées générales ordinaires et extraordinaires des trois dernières années. Vous y verrez quels sont les travaux prévus.  En outre, le notaire qui s’occupe de votre acte d’achat devra demander des informations à ce sujet au syndicat et vous les fournir.

     

    Jan Roodhooft, avocat (www.advocatenroodhooft.be)

  • Location : qui doit tailler les haies et élaguer les arbres ?

    Un bien loué peut comporter des arbres, une haie ou des buissons qui doivent être élagués de temps à autre. Cet élagage concerne-t-il le locataire ou le propriétaire ? Notre avocat vous répond !

    trimming hedges
    Le locataire a l’obligation d’entretenir le jardin du bien loué (tout comme l’immeuble lui-même) en bon père de famille. Cela signifie donc que le locataire doit désherber, tondre l’herbe, etc.

    Listes

    Dans les trois régions du pays, on retrouve des listes de travaux de réparation et d’entretien qui désignent soit le locataire, soit le propriétaire comme responsable.  Ces listes indiquent également toutes sortes de règles pour savoir qui doit effectuer les travaux d’élagage dans un jardin.  Par exemple, la liste flamande indique que le locataire doit tailler les arbres et les buissons selon les règles de l’art.  À Bruxelles et en Wallonie, le locataire doit tailler et élaguer périodiquement les arbres et les haies. De son côté, le propriétaire doit élaguer les arbres à haut tronc (sauf s’il existe d’autres accords).

    Autres accords

    Il n’est pas toujours possible de conclure d’autres accords dans le bail. Si d’autres obligations sont imposées au locataire, il se pourrait fort qu’elles ne soient pas valables.

    Description de l’emplacement

    En tant que propriétaire, vous devez veiller à ce que l’état du jardin soit décrit dans l’état des lieux au début de la location. Si ce n’est pas le cas, le locataire sera supposé avoir reçu le bien (et le jardin) dans le même état qu’à la fin du bail.

    Jan Roodhooft, avocat (www.advocatenroodhooft.be)

  • Une conversation téléphonique enregistrée peut-elle servir de preuve ?

    Vous avez un différend avec votre entrepreneur, votre locataire ou avec l’acquéreur du bien que vous avez acheté. Dans ce cas, pouvez-vous enregistrer une conversation (téléphonique) et utiliser cet enregistrement comme preuve ?

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    Norwood Themes

    La loi ne vous interdit généralement pas d’enregistrer une conversation que vous avez avec quelqu’un et de l’utiliser comme preuve, même si vous ne prévenez pas votre interlocuteur de l’enregistrement. L’autre partie pourrait toutefois essayer de faire valoir qu’en enregistrant la conversation, vous avez violé sa vie privée.

    Dans ce cas, c’est le tribunal qui décide si l’autre partie pouvait raisonnablement s’attendre à ce que la conversation soit utilisée comme preuve ou non. Cette décision tient compte, entre autres, du contenu de la conversation et des circonstances dans lesquelles elle s’est déroulée. Dans le cas de conversations avec un entrepreneur, il sera souvent décidé que l’enregistrement de ces conversations peut effectivement être présenté comme preuve. Il en va autrement de l’enregistrement d’une conversation avec un locataire ou un acheteur privé…

    Comment l’utiliser ?

    Si vous avez enregistré une conversation, il est préférable de la sauvegarder.  Que ce soit dans le cas de discussions importantes ou de conversations téléphoniques plus courtes, il est conseillé de faire appel à un huissier de justice, qui établira un rapport. En outre, présentez vous-même l’enregistrement.

    Que prouver ?

    Avec un enregistrement, vous pouvez prouver que certains faits se sont produits.  Vis-à-vis d’un entrepreneur, vous pouvez l’utiliser pour prouver l’existence d’un contrat.  Pour un particulier, si le contrat a une valeur supérieure à 3.500 euros, il faut en principe une preuve écrite.

     

    Jan Roodhooft, avocat (www.advocatenroodhooft.be)

  • Dans quelle langue le procès-verbal de l’assemblée générale doit-il être rédigé ?

    Si vous êtes copropriétaire d’un immeuble résidentiel situé sur la côte belge, il se peut que le procès-verbal de l’assemblée générale des copropriétaires soit rédigé dans une autre langue que la vôtre. Pouvez-vous demander une traduction ?

    co-ownership
    Dylan Gillis

    Supposons que la majorité des propriétaires de l’immeuble soit germanophone.  Peuvent-ils alors demander que l’assemblée générale se tienne en allemand et que le procès-verbal soit également rédigé en allemand ?

    Assemblée générale

    La loi ne dit pas dans quelle langue l’assemblée générale doit se tenir, ni quelle langue doit être utilisée pour la rédaction du procès-verbal. Par conséquent, sauf disposition contraire dans les statuts de l’immeuble, l’assemblée générale peut décider au début de l’assemblée générale, à la majorité simple, de tenir l’assemblée dans une langue autre que celle du lieu où se trouve l’immeuble.

    Procès-verbal

    Il en va de même pour le procès-verbal.  Ici aussi, l’assemblée générale peut décider que le procès-verbal soit rédigé dans une langue autre que celle du lieu où se trouve l’immeuble.  Ici aussi, une clause des statuts peut toutefois stipuler que la langue locale doit être appliquée.

    La traduction

    Si le procès-verbal est rédigé dans une langue autre que celle du lieu où l’immeuble se trouve, vous pouvez en demander la traduction dans la langue ou l’une des langues du régime linguistique dans laquelle se trouve l’immeuble. Les frais de cette traduction doivent être pris en charge par l’association des copropriétaires. Si un copropriétaire souhaite une traduction dans une autre langue, il devra la payer lui-même.

     

    Jan ROODHOOFT, avocat (www.advocatenroodhooft.be)

  • Séparation : votre ex présente une expertise immobilière « exagérée » ? Notre avocat vous conseille !

    Dans le cadre d’une séparation, il arrive que l’un des ex-époux (ou ex-concubins) devant faire une expertise immobilière du bien qu’ils ont en commun, demande à l’expert de surévaluer ou de sous-évaluer le bien afin de l’acheter ou de le léguer au meilleur prix. Que faire dans ce cas ?

    Ce n’est pas une science exacte

    L’estimation d’un bien immobilier n’est pas une science exacte. Si vous demandez plusieurs estimations d’un bien, il y aura souvent des différences entre elles. Ce n’est donc pas parce qu’une estimation est plus élevée qu’une autre qu’il y a nécessairement « malveillance ».  En pratique, les agents immobiliers ont souvent tendance à évaluer un bien à une valeur plus élevée qu’un notaire ou un géomètre.

    Par conséquent, si vous souhaitez laisser le bien dont vous êtes copropriétaire à votre ex, il est souvent préférable de demander une estimation du bien à un agent immobilier. Si vous souhaitez acheter le bien vous-même, adressez-vous à un notaire ou à un expert. Sachez toutefois que ces évaluations se payent…

    Aucune obligation

    Si votre ex-conjoint vous propose une estimation qui ne vous convient pas, vous n’êtes pas dans l’obligation de l’accepter. Vous pouvez toujours exprimer votre désaccord quant à l’acquisition ou la cession du bien à ce prix. En effet, personne ne peut vous forcer à acheter ou à vendre à un prix imposé par votre ex-conjoint.

    Si vous n’êtes pas d’accord, que faire ?

    Si vous n’arrivez pas à vous mettre d’accord sur le bien (que ce soit sur le prix ou sur la mise en vente), la loi donne parfois aux époux la possibilité de demander ce que l’on appelle l’attribution préférentielle de l’ancien logement familial. Dans ce cas, la valeur du bien sera déterminée par le notaire chargé du partage de la liquidation ou par un expert désigné par le tribunal.

    S’il n’y a pas d’attribution préférentielle, il sera vérifié si une répartition en nature est possible, c’est-à-dire que le bien soit attribué à l’un des époux ou ex-concubins (et l’autre reçoit par exemple un autre bien ou d’autres biens à partager). Si cela s’avère également impossible, le bien sera éventuellement vendu publiquement. Sachez d’ailleurs que les ex-conjoints peuvent faire une offre lors d’une telle vente publique (sans avoir de droit de préemption).

    Comment procéder ?

    Si vous êtes d’accord sur le principe que votre ex-partenaire vous laissera le bien ou que vous le lui vendrez, vous pouvez convenir que chacun d’entre vous désignera son propre évaluateur et qu’ils désigneront conjointement un troisième évaluateur. Vous pouvez alors convenir que ces trois évaluateurs procèdent à une évaluation commune. C’est alors à ce montant que le bien pourra être acquis. Bien que cette méthode génère des coûts, ceux-ci compensent le risque de récupérer ou de céder le bien à un montant trop élevé ou trop bas.

    Une évaluation contraignante ?

    Si un notaire est en charge du partage des biens des ex-conjoints, il pourra proposer une évaluation contraignante des biens. Mais il vaut mieux rester prudent. Si l’évaluateur donne une estimation que vous estimez incorrecte, vous risquez d’être bloqué par cette évaluation.

    Il est donc préférable d’indiquer que vous ne souhaitez pas que l’évaluation soit contraignante, mais que l’évaluateur soit désigné selon les règles de l’expertise. De cette manière, vous pouvez être présent lors de l’évaluation, vous pouvez commenter le rapport préliminaire de l’expert et, si vous n’êtes pas d’accord avec celui-ci, vous pouvez toujours essayer de convaincre le notaire ou le tribunal d’ajuster à la hausse ou à la baisse le montant retenu par l’expert.

     

    Jan ROODHOOFT, avocat (www.advocatenroodhooft.be)

  • Nouvelles directives en matière de discrimination à l’égard des locataires : voici ce que vous devez savoir !

    Il est primordial pour un propriétaire d’éviter toute forme de discrimination à l’égard des locataires potentiels. Cette règle n’est pas nouvelle, mais elle est devenue encore plus sévère ! Voici ce que vous devez savoir à ce sujet !

    Nouvelle législation fédérale

    La discrimination injustifiée envers un candidat locataire n’entraîne plus uniquement des sanctions pénales, mais expose également le fautif à des dommages et intérêts pour la victime de la discrimination. Celle-ci peut demander une indemnisation forfaitaire ou prouver le préjudice réel subi. Si elle opte pour l’indemnisation forfaitaire, il est important de noter que celle-ci a été augmentée par une loi fédérale votée le 23 juin dernier. Au moment de la rédaction de cet article, la loi n’a pas encore été publiée dans le Moniteur belge.

    Désormais, l’indemnité forfaitaire s’élève à 1 950 euros. Ce montant peut être doublé, soit 3 900 euros, si le fautif ne peut prouver que le traitement défavorable contesté aurait été le même pour des raisons non discriminatoires ou en raison d’autres circonstances, comme une atteinte morale particulièrement grave. Ces montants sont indexés chaque année et sont trois fois supérieurs à ceux précédemment en vigueur.

    Modification de l’ordonnance bruxelloise sur les loyers

    Concernant la location résidentielle, l’ordonnance bruxelloise sur les loyers a également été modifiée. Plus spécifiquement, le 9 juin 2022, le gouvernement bruxellois a adopté une ordonnance visant à lutter contre les discriminations sur le marché du logement. Cette ordonnance est entrée en vigueur le 30 septembre 2022.

    La première nouveauté concerne la possibilité de réaliser des tests proactifs de discrimination. Ces tests peuvent être effectués sans nécessiter au préalable une plainte ou une notification, démontrant qu’il existe de sérieuses présomptions de discrimination. L’ordonnance précise que ces tests ne doivent pas être incitatifs, mais seulement permettre de découvrir une pratique discriminatoire en reproduisant sans exagération le processus de communication d’informations aux locataires potentiels, de sélection des locataires et de conclusion du bail.

    Nouveaux motifs de discrimination

    La nouvelle ordonnance de Bruxelles introduit également plusieurs motifs supplémentaires sur lesquels la discrimination est condamnée. Cela concerne notamment l’affiliation syndicale, les responsabilités familiales, l’adoption, la co-maternité et la paternité. Elle stipule aussi que le harcèlement sexuel ou le refus d’aménagements raisonnables est une forme de discrimination. De plus, la discrimination peut survenir non seulement lors de la sélection du locataire, mais aussi pendant le bail.

    Informations requises des candidats

    L’ordonnance de Bruxelles apporte aussi des changements quant aux informations (et documents) que vous pouvez demander aux candidats locataires en tant que propriétaire. Avant de rencontrer un candidat, vous pouvez demander son nom, prénom et un moyen de le contacter.

    Pour justifier sa candidature, vous pouvez demander le montant de ses ressources financières ou une estimation pour vérifier sa capacité à payer le loyer. Il est aussi possible de demander le nombre de personnes dans le foyer pour vérifier si le logement est adapté à leur nombre. L’ordonnance précise que ni l’origine, ni la nature des ressources ne peuvent être un motif de refus du logement.

    Enfin, pour la rédaction et la conclusion du bail, vous pouvez demander un document prouvant l’identité du locataire et sa capacité à contracter. Si le locataire est marié ou cohabitant légal, vous pouvez également demander son état civil, en tenant compte de la protection du foyer familial mentionnée dans le code civil.

    L’ordonnance détaille également la durée pendant laquelle vous, en tant que propriétaire, pouvez conserver les données personnelles des candidats à la location.

    Jan ROODHOOFT, avocat (www.advocatenroodhooft.be)

     

  • Quelle garantie sur un modèle d’exposition ?

    Est-ce que le mobilier ou l’électroménager d’exposition est garanti ? Le vendeur peut-il limiter cette garantie ? Notre avocat vous éclaire.

    Si vous achetez un appareil de cuisine ou un meuble de salle de bains auprès d’un vendeur professionnel, vous avez en principe droit à une garantie de deux ans.

    Modèle d’exposition

    La garantie de deux ans obligatoire s’applique également aux modèles d’exposition. Veuillez noter que le vendeur ne peut pas limiter contractuellement la garantie en question à un an, par exemple. Il y a toutefois une exception qui s’applique aux défauts que le vendeur vous a indiqués au moment de la vente (par exemple, si l’appareil présente quelques rayures). Il n’est pas tenu de vous donner une garantie pour ces défauts.

    Garantie commerciale

    Si l’appareil en question est un appareil pour lequel une extension de garantie est « normalement » prévue (s’il est vendu « neuf »), vous en bénéficierez également, sauf accord contraire. Toutefois, le vendeur peut parfaitement indiquer que la garantie commerciale est limitée, voire exclue, si vous achetez un modèle d’exposition.

    Biens d’occasion

    La règle selon laquelle le vendeur doit vous offrir une garantie de deux ans s’applique également si vous achetez un appareil d’occasion à un vendeur professionnel. Lors de la vente de biens d’occasion, le vendeur peut limiter contractuellement la garantie, pour autant qu’il accorde au client une garantie d’au moins un an.

     

    Jan Roodhooft, avocat (www.ra-advocaten.be)