Auteur : jan

  • À quoi faut-il faire attention lorsqu’on construit sur le terrain de son conjoint ?

    Vous êtes marié et vous souhaitez construire avec votre conjoint sur un terrain dont il est le seul propriétaire ? Fort bien, mais quelles sont les précautions à prendre ? Et que se passe-t-il si vous ne faites rien ?

    La réalité de la vie est telle que certaines personnes possèdent déjà des biens immobiliers avant de rencontrer leur conjoint et de se marier. Ou qu’un des deux conjoints reçoive un terrain en cadeau ou en héritage juste avant le mariage. Dans ce cas de figure, il arrive souvent que le couple se décide à construire sur ce terrain, mais sans trop réfléchir aux implications. Et c’est une erreur, car dans ce cas de figure, il est préférable de conclure des accords écrits et en bonne et due forme.

    Droit d’accession

    Le droit prévoit en effet que le propriétaire du terrain est présumé être également le propriétaire de la maison. C’est ce qu’on appelle dans le langage spécialisé la présomption d’accession. En cas de divorce, le propriétaire du terrain peut donc parfaitement soutenir qu’il est également le présumé propriétaire de la maison que le couple a pourtant construite ensemble et donc probablement à frais partagés. Cela dit, étant donné il s’agit d’une présomption de nativité réfutable, le conjoint lésé doit apporter la preuve qu’elle ne s’applique pas. Si le conjoint concerné peut apporter cette preuve, on part alors du postulat qu’il existe un droit dit « de propriété superficiaire ». Mais il n’est jamais certain qu’il soit possible d’apporter cette preuve. Et le mieux est donc de ne pas s’exposer à ce risque et de prendre ses précautions.

    L’apport

    Dans ce cadre, il est utile d’envisager par exemple de conclure un contrat de mariage dans lequel le conjoint « propriétaire » apporte le bien en question (et le prêt qui y est lié) et qu’il le loge dans la communauté de biens matrimoniale. Dans ce cas de figure, l’autre conjoint est alors tenu d’apporter sans délai une somme égale à la différence entre la valeur du terrain et le solde du prêt. Un notaire pourra bien entendu vous conseiller sur le contrat de mariage le plus approprié. Même si le couple est déjà marié, il est toujours possible de modifier le contrat de mariage ou, par exemple, d’adapter certaines clauses d’un commun accord.

    S’il est convenu qu’il y aura un apport, il faut prendre les dispositions nécessaires concernant le sort du bien en cas de divorce ou du décès de l’un des deux conjoints. Il est notamment possible de prévoir une disposition qui évite à celui qui apporte le bien (le terrain dans notre cas) de devoir céder son terrain à l’autre conjoint. De même, des clauses peuvent aussi être écrites afin de dédommager l’autre conjoint (celui qui n’a rien apporté) pour son apport dans la construction puisque le premier reprend à son compte son terrain.

    Droit de superficie

    Une autre piste de réflexion consiste à travailler avec un droit de propriété superficiaire accordé au conjoint qui n’a pas apporté le bien ou le terrain. Ce droit peut être accordé pour une durée convenue, avec un maximum de 99 ans. Là encore, un notaire constitue le meilleur conseil sur les modalités qui conviendront le mieux.

    Et en cas d’absence d’accord ?

    Si les conjoints ne se sont pas mis d’accord et qu’un divorce intervient, il est essentiel de savoir sous quel régime matrimonial le mariage a été prononcé. Si le couple est marié sous le régime légal – c’est-à-dire sous le régime de séparation de biens et la communauté d’acquêts –, l’intéressé peut demander une compensation pour les sommes payées pour les biens communs lors de la construction de la maison. Mais il faudra en apporter la preuve.  Ça signifie aussi que le conjoint non propriétaire pourra aussi demander une participation aux plus-values et pas uniquement sur le prix payé à l’époque.

    En revanche, si les conjoints ont investi dans un bien immobilier avec ses propres fonds ou s’ils sont mariés sous le régime de la séparation de biens, il sera beaucoup moins aisé de réclamer une indemnisation. En effet, dans le cas du conjoint qui n’a pas apporté le terrain, il faut non seulement prouver l’investissement de fonds propres fonds dans le bien immobilier, mais aussi prouver l’existence d’une base juridique pour réclamer l’indemnisation. Et c’est prouver cette base juridique qui n’est vraiment pas facile. Car la loi stipule simplement que les transactions juridiques d’une valeur égale ou supérieure à 3.500 euros doivent être prouvées par écrit. Or, si on ne dispose d’aucune convention dans laquelle l’indemnité est convenue en cas de divorce, il faudra alors tenter le motif juridique de l’enrichissement sans cause, dont l’issue est toujours très incertaine. Il est donc très important de se faire conseiller et de conclure les accords nécessaires avant de décider de construire ensemble sur le terrain d’un des deux conjoints.

  • Existe-t-il des limites d’âge pour contracter un prêt hypothécaire ?

    Qui désire acheter une propriété ou construire, voire rénover contracte souvent un prêt hypothécaire. Mais existe-t-il des âges minimum ou maximum légaux qui s’appliquent à un emprunteur ?

    Age minimal et maximal pour un prêt hypothécaire
    Johnny Cohen

    Par exemple : à 60 ans, vous souhaitez contracter un prêt auprès d’une banque pour l’achat d’une maison de campagne ou d’un investissement immobilier. Est-ce possible ou y a-t-il des limites d’âge qui jouent un rôle dans l’obtention d’un prêt ?

    Que dit la loi ?

    La loi ne fixe pas de limite d’âge maximale pour quiconque souhaite contracter un prêt auprès d’une banque. La seule condition imposée par la loi est que l’emprunteur soit suffisamment sain d’esprit pour pouvoir contracter le prêt. Cependant, il y a bel et bien un âge minimum. Plus précisément, un mineur ne peut pas contracter un prêt pour acheter une propriété, il faut donc avoir 18 ans.

    La banque décide

    Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de limite d’âge maximum dans la loi qu’une banque ne peut pas refuser d’accorder un crédit aux personnes âgées. L’âge auquel un prêt peut être contracté et la durée pour laquelle il peut l’être, diffèrent d’une banque à l’autre. Il peut donc être utile de comparer les conditions d’un certain nombre de banques.

    Réfléchissez sur la question

    Si vous voulez contracter un prêt, il est préférable de penser à sa durée. Peut-être qu’à l’âge de la retraite vous ne voulez plus avoir à rembourser le crédit. Veuillez noter qu’il se peut que votre revenu mensuel diminue considérablement lorsque vous atteignez l’âge de la retraite. Il est donc important d’y prêter une attention suffisante avant de s’engager avec une banque et de contracter des dettes à rembourser.

     

    Jan Roodhooft, avocat (www.ra-advocaten.be)

  • Pouvez-vous remettre en cause une décision antérieure de l’assemblée générale ?

    Vous n’êtes pas d’accord avec une décision prise précédemment par l’assemblée générale des copropriétaires.  Pouvez-vous la contester en la réinscrivant à l’ordre du jour de l’assemblée générale ?

    Si vous n’êtes pas d’accord avec une décision prise par l’assemblée générale des copropriétaires, vous pouvez la contester devant le juge de paix. La condition est que vous ayez voté contre ou que vous vous soyez abstenu lors de l’assemblée générale.  Si vous désirez contester la décision, vous devez le faire dans les 4 mois. Le juge de paix ne pourra annuler la décision contestée que si elle a été prise de manière illégale, irrégulière ou frauduleuse.

    Remettre à l’ordre du jour

    Si ce délai est expiré, vous pouvez envisager de remettre ce sujet à l’ordre du jour de l’assemblée générale et de le soumettre à nouveau au vote. Sachez toutefois que la question de savoir si cela est possible fait l’objet d’un débat. Certains juges estiment qu’il n’est tout simplement pas possible de remettre à l’ordre du jour une décision prise antérieurement.

    L’exception

    Selon ces mêmes juges, il existe une exception à la règle précédente, à savoir dans le cas où les circonstances ont changé.

     

    Jan Roodhooft, avocat (www.advocatenroodhooft.be)

  • Les 6 conseils d’un avocat pour bien choisir son entrepreneur

    Depuis peu, il est possible de vérifier en ligne si un entrepreneur a fait l’objet d’une interdiction d’administrer une société. Notre avocat vous dit tout et vous conseille sur le choix de votre entrepreneur !

    home builder

    On lit régulièrement dans la presse des histoires de personnes qui font appel à un entrepreneur malhonnête pour construire ou rénover leur maison. Il est souvent question de généreuses avances, après quoi l’entrepreneur disparaît dans la nature ou la qualité du travail effectué est tout simplement lamentable. En prenant un certain nombre de précautions lors du choix de votre entrepreneur, vous pouvez limiter ce risque (sans toutefois pouvoir l’exclure complètement).

    Un nouvel outil en ligne du gouvernement

    Le gouvernement a récemment mis en ligne un nouvel outil appelé « justban ». Grâce à cet outil, vous pouvez vérifier si un entrepreneur a été interdit d’administrer une société.  Si c’est le cas, il est préférable de ne pas faire affaire avec lui !  Sur le site, vous vous connectez avec votre e-id ou via Itsme. Vous pouvez ensuite effectuer une recherche par nom ou par numéro d’entreprise. Toutefois, JustBan ne répertorie actuellement que les interdictions administratives pénales.  L’année prochaine, les interdictions administratives civiles seront également ajoutées. Notez que le fait qu’un entrepreneur ne figure pas sur cette liste ne signifie pas nécessairement que vous avez affaire à un quelqu’un de correct !

    Listes propres au secteur de la construction

    Dans le secteur de la construction, des plates-formes en ligne ont également été développées pour que trouver un entrepreneur fiable. Embuild (l’ancienne Confédération de la construction) dispose de deux plateformes en ligne.  Le site Build your home répertorie les entrepreneurs membres d’Embuild qui n’ont pas de dettes fiscales ou sociales. Il existe également le site Construction Quality qui répertorie les entrepreneurs ayant obtenu un label de qualité.

    Vérifier l’obligation de retenue

    Il est préférable de vérifier que l’entrepreneur convoité n’ait pas de dettes sociales et/ou fiscales.  Si tel est le cas, il vaut mieux ne pas conclure de contrat avec lui.  Vous risquez que l’entrepreneur en question soit en mauvaise posture financière et qu’il ne réalise pas votre chantier correctement. Il est d’ailleurs très facile de vérifier si un entrepreneur a des dettes sociales ou fiscales. Pour ce faire, vous pouvez consulter ce site. En introduisant le numéro de TVA de l’entrepreneur, vous verrez immédiatement s’il a des dettes sociales ou fiscales.

    Vérifier le bilan

    Si l’entrepreneur est une société, vous pouvez probablement consulter son bilan sur le site de la banque nationale.  Sur ce site, vous pouvez voir, entre autres, les fonds propres de l’entreprise, si elle a réalisé des bénéfices ou des pertes au cours des dernières années, etc.  Sachez que le bilan n’est pas toujours concluant. Ce site gouvernemental peut également vous aider.  Si des changements importants interviennent au niveau de la direction ou du siège social de l’entreprise, cela peut également soulever certaines questions….

    Chercher le contractant sur Internet

    En cherchant l’entrepreneur sur un moteur de recherche, vous pouvez parfois vous faire une idée de l’expérience d’autres particuliers avec l’entrepreneur en question. Sachez que ce n’est pas parce qu’il y a une critique négative que vous avez affaire à un entrepreneur peu fiable !  Il convient plutôt de s’intéresser à la teneur générale de l’ensemble des avis.

    Évitez les acomptes trop élevés

    Enfin, il est conseillé d’éviter de verser un acompte trop élevé à l’entrepreneur. Essayez donc de maintenir l’acompte le plus bas possible. Sachez que vous risquez de « perdre » l’avance si l’entrepreneur fait faillite !

    Si l’entrepreneur est beaucoup moins cher que d’autres entrepreneurs, cela peut également être un indice.  Si quelque chose est trop beau pour être vrai, il vaut mieux être prudent !

    Jan ROODHOOFT, avocat (www.advocatenroodhooft.be)

     

  • Votre conjoint peut-il vendre la maison sans votre accord ?

    Votre conjoint souhaite vendre votre maison sans votre accord, est-ce possible ? Quid pour les couples qui ne sont pas mariés ? Notre avocat vous répond !

    Tout d’abord, il est possible que la maison soit la propriété exclusive de votre partenaire.  Dans ce cas, il n’a pas besoin de votre autorisation, sauf dans le cas où il s’agit de votre résidence principale.  Dans ce dernier cas, même si votre partenaire en est l’unique propriétaire, il a besoin de votre accord pour la vendre. Si vous refusez de vendre, il peut toutefois saisir le tribunal…

    Résidence commune

    Si la maison est votre propriété commune, votre partenaire ne peut pas décider de la vendre seul : il doit avoir votre autorisation pour vendre.  Sous certaines conditions (et via tribunal), des procédures sont toutefois possibles pour procéder à la vente.

    Et si vous vivez ensemble ?

    Si vous vivez légalement ensemble, les règles sont en grande partie les mêmes que celles mentionnées ci-dessus. Si vous êtes cohabitants de fait, la protection du logement familial n’entre pas en ligne de compte. Le propriétaire du logement familial a donc parfaitement le droit de le vendre, même si son partenaire n’est pas d’accord.

     

    Jan ROODHOOFT, avocat (www.advocatenroodhooft.be)

  • Troubles de voisinage ? Voici ce que vous pouvez faire…

    Des troubles de voisinage, cela peut aller du tapage nocturne aux arbres qui vous privent de lumière. Que pouvez-vous faire pour y remédier ?

    noisy neighbor

    Compensation financière

    Si vous êtes victime d’un trouble excessif de voisinage et que vous vous adressez au juge de paix, vous pouvez demander une compensation financière. En outre, le juge peut également ordonner le remboursement des frais liés aux mesures compensatoires pour ramener les nuisances à un niveau normal.

    Interdiction

    Il est également possible d’imposer une interdiction de l’activité à l’origine de la nuisance, ainsi qu’une injonction pour prendre des mesures sur le bien à l’origine des nuisances afin de ramener celles-ci à un niveau normal. La condition est alors que ces mesures ne créent pas un nouveau déséquilibre et n’empêchent pas l’utilisation et la jouissance normales du bien.

    Mesures multiples

    Ne vous limitez à une seule de ces mesures ! En effet, le tribunal peut prononcer une combinaison de mesures.

    La loi permet en outre de saisir le tribunal pour demander des mesures préventives.  Vous ne devez donc pas nécessairement attendre qu’un dommage se produise pour saisir le tribunal. La condition est toutefois qu’un bien immobilier cause des risques graves et manifestes en matière de sécurité, de santé ou de pollution à l’égard d’un bien voisin, ce qui a pour effet de rompre l’équilibre entre les biens.

     

     

    Jan Roodhooft, avocat (www.advocatenroodhooft.be)

  • Engager un agent immobilier : bientôt un plus grand délai de réflexion

    Lorsque vous engagez un agent immobilier pour vendre ou louer un bien, vous disposez d’un délai de réflexion qui est actuellement  de 7 jours. Ceci est néanmoins sur le point de changer. Notre avocat vous dit tout !

    visiting a house

    Quelle est la situation actuelle ?

    Actuellement, vous avez le droit d’y renoncer dans les sept jours ouvrables qui suivent la signature du contrat avec l’agent immobilier.  Si le contrat est signé en dehors des locaux du courtier, vous disposez d’un délai de réflexion de 14 jours. Bien entendu, ce délai de réflexion ne s’applique qu’à votre contrat avec l’agent immobilier et non aux compromis de vente ou aux contrats de bail !

    Par ailleurs, veuillez noter que le délai de réflexion ne s’applique pas si, pendant le délai de réflexion (et avant que vous ne renonciez effectivement au contrat), l’agent immobilier parvient à procéder à la vente ou à la location.

    Qu’est-ce qui va changer ?

    Un nouvel arrêté royal étend le délai pour changer d’avis à 14 jours calendaires après la conclusion du contrat (et ce, quel que soit le lieu où le contrat a été conclu). La nouvelle réglementation stipule également que vous ne pouvez plus invoquer votre droit de rétractation si vous donnez votre consentement exprès au courtier pour qu’il exécute immédiatement le contrat et si vous reconnaissez expressément que vous perdez votre droit de rétractation en cas d’exécution complète du contrat pendant le délai de rétractation.

    À partir de quand ?

    Le nouvel AR entre en vigueur le 1/02/2024.  Il s’appliquera à tous les contrats conclus à partir de cette date.

    Jan ROODHOOFT, avocat (www.advocatenroodhooft.be)

  • Votre entrepreneur peut-il limiter sa garantie ?

    Si vous engagez un entrepreneur, ce dernier doit vous donner une garantie sur son travail. Mais peut-il limiter cette garantie légale, par exemple dans ses conditions générales ?

    Home building

    Si vous constatez que les travaux effectués chez vous présentent des défauts visibles (par exemple, un carrelage fissuré), il est important de les signaler au moment de la livraison.  Sachez que l’achèvement des travaux et l’acceptation de ceux-ci, peut être tacite dans le cas où, par exemple, vous prenez les clés sans discuter, vous payez la facture finale de l’entrepreneur sans objection, etc.

    Responsabilité décennale

    Si, après l’achèvement des travaux, de graves défauts compromettant la stabilité ou la solidité de la maison apparaissent, votre entrepreneur en sera responsable pendant dix ans. Votre entrepreneur ne peut pas limiter ou exclure contractuellement sa responsabilité décennale. S’il le fait, cette limitation ou exclusion ne sera pas considérée comme valable.

    Vices cachés mineurs

    Vous pouvez également tenir votre entrepreneur pour responsable des vices cachés mineurs (pour lesquels vous ne pouvez pas invoquer la responsabilité décennale). Vous devez toutefois les invoquer dans un délai raisonnable après les avoir découverts.  En outre, en cas de litige, vous devrez prouver que le défaut était déjà « présent ou sur le point d’éclore » au moment de l’achèvement des travaux même si vous ne pouviez le voir à ce moment-là.

    Les conditions générales de votre entrepreneur peuvent prévoir un délai dans lequel vous devez invoquer les vices cachés mineurs. Ce genre de clause est souvent valable, à moins que votre entrepreneur ne limite trop sa responsabilité. Par exemple, il est souvent admis que la période de garantie pour les vices cachés mineurs peut être limitée jusqu’à un an après la réception provisoire.

     

     

    Jan Roodhooft, avocat (www.advocatenroodhooft.be)

  • Qui paie les réparations de la maison en cas de séparation ?

    Vous et votre ex êtes toujours propriétaires d’une maison. Qui, dès lors, doit payer les éventuelles réparations à la maison ?

    Apartment repair

    Si vous rompez avec votre partenaire et que vous possédez ensemble une maison, il peut s’écouler un certain temps avant qu’elle ne soit vendue ou que l’un d’entre vous ne la reprenne.  Il est d’ailleurs fréquent que l’un des deux continue à y vivre dans l’intervalle. La question est alors de savoir si celui qui a déménagé doit contribuer à payer les travaux de réparation ou d’embellissement qui ont eu lieu après la rupture.

    Demandez un accord

    Si vous souhaitez effectuer des travaux dans le logement commun et que vous voulez que votre ex paie sa part, il est préférable de lui demander son accord écrit.  Vous pouvez d’ores et déjà envoyer les devis de certains entrepreneurs. Si votre ex accepte de payer sa part, il n’y a pas de problème.  S’il n’est pas d’accord, vous pouvez décider de ne pas faire les travaux, de les faire à vos frais ou de saisir le tribunal pour obliger votre ex à payer.

    L’exception

    Il existe une exception à la règle précédente pour les actes dits de conservation et d’administration provisoire. Vous pouvez les décider vous-même sans l’accord de votre ex.  Toutefois, vous pouvez alors demander à votre ex de payer sa part.  Nous pensons par exemple au cas où il y a une fuite que vous devez faire réparer d’urgence, etc.

     

    Jan Roodhooft, avocat (www.advocatenroodhooft.be)

  • Vous avez l’usage exclusif des parties communes d’un immeuble : 4 choses à savoir…

    Il arrive qu’au sein de certains immeubles, des propriétaires bénéficient de l’usage exclusif des parties communes. Comment peut-on obtenir ce genre de droit et quelles sont les obligations qui en découlent ?

    Ryan Jacobson

    En principe, les parties communes d’un immeuble en copropriété, ne doivent pas être utilisées exclusivement par un seul propriétaire (que ce soit, par exemple, pour stocker des biens ou y avoir un accès exclusif). Cependant, il arrive que cette règle soit contournée, par exemple en accordant au propriétaire de l’appartement du rez-de-chaussée l’usage exclusif d’une partie du jardin attenant à l’immeuble. Il peut aussi arriver qu’un copropriétaire se voit accorder l’usage exclusif d’une place de parking ou qu’il lui soit permis de stocker des biens dans un local commun.

    Comment faire la demande ?

    Les statuts de l’immeuble prévoient parfois un droit d’usage exclusif. Si ce n’est pas le cas et que vous souhaitez obtenir ce genre de droit sur une partie des parties communes, vous devez soumettre votre demande à l’assemblée générale. Vous pourriez également proposer de payer une compensation spécifique. L’assemblée générale décide alors de votre demande à la majorité des quatre cinquièmes des voix. Il s’agit en effet d’une modification de la destination du bien immobilier ou d’une partie de celui-ci.

    Droits et obligations

    Lorsque vous obtenez le droit d’usage exclusif des parties communes, vous n’en devenez pas propriétaire. Gardez cela à l’esprit. Sachez également que des conditions et modalités peuvent être associées à votre droit d’usage. Par exemple, il peut être précisé quels sont exactement vos droits et obligations en tant qu’utilisateur, qui prend en charge les frais d’entretien et de réparation, etc. La loi stipule que, sauf accord contraire, le droit d’usage est présumé être une servitude avec tous les droits et obligations qui y sont liés.

    Vous devez exercer votre droit d’usage conformément à la destination du bien immobilier. Vous ne pouvez donc utiliser la partie commune que pour l’usage prévu. Par exemple, vous ne pouvez pas transformer un jardin dont vous avez le droit d’usage, en parking.

    Ce droit peut être révoqué

    L’assemblée générale des copropriétaires peut également vous retirer votre droit d’usage des parties communes. Cette décision peut être prise à la majorité des quatre cinquièmes des voix. L’assemblée générale doit motiver sa décision, en indiquant l’intérêt qu’elle a à la révoquer. Si votre droit d’usage est révoqué par l’assemblée générale, vous pouvez demander une indemnisation.

    Et si vous souhaitez acheter un appartement ?

    Si vous êtes intéressé par l’achat d’un appartement qui, par exemple, profite d’un usage soi-disant exclusif du jardin, d’un parking, etc., il est conseillé de vérifier dans l’acte de base de l’immeuble quels seront exactement vos droits. Si rien n’est mentionné dans les statuts, demandez une preuve des accords conclus et sur quoi repose ce droit d’usage. Il se pourrait également qu’un contrat de location ait été signé entre l’association des copropriétaires et le vendeur concernant la partie commune en question.

    Sachez également qu’il est possible que ce droit d’usage soit un jour révoqué par l’assemblée générale des copropriétaires, rendant incertaine la durée de votre jouissance. Si vous louez votre appartement, incluez une clause stipulant que le locataire ne jouit de l’usage exclusif de la partie commune que tant que ce droit n’est pas révoqué par l’assemblée générale des copropriétaires.

    Jan ROODHOOFT, avocat (www.advocatenroodhooft.be)